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Édito septobre 2012 − La patience nécessaire

Pourquoi il est indispensable d’attendre tout ce temps avant la sortie du premier long-métrage Kaamelott dans les salles obscures ?

Cela faisait un moment que j’avais en tête de faire des éditos réguliers, tous les mois ou tous les deux mois, mais sans réellement d’idée précise du contenu ; faire un édito tous les 30 jours pour dire « coucou c’est nous », c’est pas franchement intéressant. Mais pourquoi ne pas utiliser ce support pour aborder certains points précis de Kaamelott et tout ce qui l’entoure ? J’ai plusieurs thèmes dans les cartons, mais je dois remercier Greg qui m’a donné l’idée de ce premier édito par sa réaction à la page dédiée au mythe du Livre VII. Aujourd’hui nous parlerons donc de la nécessité pour le fan de Kaamelott de se montrer patient.

Préambule

Le fan de Kaamelott est impatient, comme tout fan, mais il est résigné : il attend sagement en regardant pour la 27ème fois ses DVD de la série. Parfois, lors d’une brève crise de manque, il se prend à se plaindre, c’est trop long ! Il faut une suite ! Les mêmes inquiétudes pointent régulièrement dans les discussions, les mêmes peurs d’un échec du premier long métrage, qu’Alexandre Astier se soit lassé et n’ai délaissé son projet, que la suite ne voit jamais le jour. Tentons ici de proposer une vision plus nette, extérieure, pour comprendre la nécessité de cette attente.

On ré-écrit l’histoire

Du point de vue du fan, le résultat est déprimant : hormis les bandes dessinées, rien de neuf à se mettre sous la dent depuis bientôt trois ans. Pire, aucun véritable signe de fin du tunnel pour le moment, aucune certitude de savoir un jour ce qu’il advient d’Arthur et du Royaume de Bretagne… Certes Kaamelott Résistance pointe le bout de son nez, mais ce n’est qu’une maigre consolation, un os à la moelle à ronger en attendant la suite : les fans veulent la trilogie promise il y a si longtemps déjà. Et si la majorité accuse le coup et attend patiemment, certains imaginent déjà que les films tant attendus ne viendront jamais. D’aucuns prophétisent même un échec cuisant du premier long-métrage et blâment déjà l’attente trop importante avant la sortie. Cette idée est d’ailleurs largement répandue chez les fans : il aurait fallu sortir le film directement après la fin de la série pour qu’il marche. Cela se défend, alors admettons ! Imaginons plusieurs cas de figure et examinons les hypothétiques conséquences.

Pré-requis : réaliser un film en 3 leçons

Juste quelques précisions importantes : Alexandre Astier estime à deux ans le temps nécessaire pour sortir le premier long-métrage. C’est un calcul réaliste, considérant que l’idée de base est déjà là depuis un bon moment et que le film va nécessiter des moyens importants. Rappelons qu’un simple film comme David et Madame Hansen a demandé plusieurs années de travail… Le lâchage d’Alain Delon est en grande partie responsable de ce retard, mais le bilan reste : il a fallu entre un et deux ans pour pouvoir sortir un road-movie. Alors une fresque épique comme Kaamelott… Partons donc du principe qu’entre le tout début du travail de développement et la première projection, il doit s’écouler au strict minimum deux ans.

Hypothèse #1 : premier film en salle en 2009-2010

C’est d’ailleurs peu ou prou ce qui était initialement prévu ; le tournage du Livre VI s’achève à l’été 2008, et avec les retards de diffusion, la série prend fin à la télévision en 2009. Problème, pour une sortie fin 2010 par exemple, le film aurait du être mis en chantier dès le tout début 2008, donc avant même le tournage du Livre VI, en plein durant les préparatifs. Et cela en mettant de côté le premier long-métrage qu’Alexandre Astier doit réaliser avant Kaamelott, à l’époque intitulé M. Karlsson. Et on ne parle même pas des moyens colossaux à débloquer en si peu de temps si on veut mieux qu’un film d’amateur, il faudrait trouver d’emblée un producteur qui accepte de multiplier par 15 le financement sur la simple conviction que la totalité des fans de la série va suivre et amener avec lui une part non négligeable du public plus large. Hypothèse très fantaisiste, sortie impensable avant 2012.

Hypothèse #2 : premier film en salle en 2011-2012

C’est déjà mieux, le tournage peut débuter dès la fin 2009, début 2010 ; les acteurs ont pu aménager leur agenda pour participer à l’aventure, le public est là et n’attends que cela. Mais le problème du financement reste le même, et en prime cela signifie qu’Alexandre Astier doit faire l’impasse sur les projets sous-jacents : la ré-écriture du Projet AA pour Isabelle Adjani, la série Vinzia, et surtout Que ma joie demeure !, la pièce de théâtre. On peut espérer un petit plus de moyens, mais ce n’est clairement pas encore ça, et surtout cela brise toute possibilité d’évolution future pour Alexandre Astier qui s’enterre définitivement dans son costume de réalisateur de série comique. Hypothèse inacceptable, copie à revoir.

Hypothèse #3 : premier film en salle en 2014-2015

La série est finie depuis un bon moment. Alexandre Astier a eu le temps de réaliser son premier long-métrage, David et Madame Hansen, il a pu jouer sa pièce de théâtre et se préparer à la tournée, les projets secondaires comme Vinzia, Le Domaine des Dieux ou Pop Rédemption sont sur les rails et font leur petit bonhomme de chemin. Mieux, la pièce manquante qui fait la liaison entre la série et le premier film, le recueil de nouvelles Kaamelott Résistance, est officiellement annoncé. Si aucune date n’est donnée, le travail est bien entamé, ça arrive. Le premier long-métrage peut être lancé en 2013, avec pour date de sortie 2015. Probablement l’hypothèse la plus valable à ce jour.

Trop tôt ou trop tard ?

Analysons la situation non pas du point de vue du fan, mais du point de vue professionnel. On a donc une série humoristique qui fonctionne bien, avec un réalisateur qui veut aller au cinéma avec son histoire. Il y a peut-être un investissement à tenter. Par contre, prudence. Qui est ce type, Alexandre Astier ? Certes sa série marche bien, les chiffres sont éloquents, mais personne ne le connait… On se souvient de Caméra Café, série à succès, film en salle deux ans après, budget moyen, succès mitigé. Et pourtant Solo et Le Bolloc’h, les gens connaissaient.

Car avec un long-métrage Kaamelott, Alexandre Astier marche sur des œufs ; pour l’écrasante majorité du public, « Kaamelott » est synonyme de burlesque, de truc rigolo à regarder au lance-pierre sans réfléchir. Un film Kaamelott fait à la va-vite est un film mort-né, condamné à un échec destructeur. L’exemple du film de Sylvain Fusée, Les Aventures de Philibert, Capitaine Puceau, est particulièrement parlant. Doté un budget de 12 millions d’euros, produit consciencieusement, le film est une réussite cinématographique dans son genre, un OVNI du cinéma, qui a fait un flop monumental parce que 99% des spectateurs sont passés à côté. Les deux films ont beaucoup de points communs : très ambitieux et portés par des réalisateurs novices en matière de cinéma ; sorti prématurément, le long-métrage Kaamelott aurait très probablement subit le même sort que Les Aventures de Philibert, Capitaine Puceau. Beaucoup d’arguments pointent en ce sens : la frilosité de la production qui entraîne un maigre budget et des exigences précises pour attirer au maximum les fans de la série en calquant le film aux premières saisons, par exemple. Le rejet du film car perçu comme une suite purement commerciale visant à exploiter le filon. Un intérêt somme toute limité du public, qui peut apprécier une série télé sans pour autant suivre la suite au cinéma. Une mauvaise qualité générale du film car, en dépit du talent de l’équipe, le budget et moyens limités impliquent un film peu ambitieux. Un désintérêt d’une large partie du public qui n’a pas suivi la série et ne voit pas l’intérêt de voir le film. Etc etc…

La recette magique

Il est impératif pour Kaamelott de ne pas renouveler l’expérience Philibert et d’en tirer les leçons. Que faudrait-il au film, pour avoir une chance de réussir ? Il n’y a évidemment pas de recette magique, mais quelques éléments sont incontournables. Un réalisateur talentueux qui pousse un film de grande qualité, déjà. Aucun doute là-dessus en ce qui nous concerne, c’est déjà ça ! Mais cela ne suffit pas. Un réalisateur reconnu, un casting de qualité, des moyens conséquents. Entre autres. La difficulté principale est de convaincre quelqu’un de produire le film, d’investir des sommes importantes dans le projet. Le budget de Philibert suffisait pour l’orientation choisie, mais Kaamelott nécessitera au strict minimum le double pour avoir une once de crédibilité.

Or qui serait prêt à prendre un tel risque pour un réalisateur inconnu dont le seul succès est une série télé humoristique ? Absolument rien ne garantit un quelconque succès du film… La seule possibilité est la hantise des fans : attendre. Encore.

Laisser le temps au temps

S’enfermer dans un personnage n’est jamais bon pour personne. Se limiter à une œuvre, un style trop restreint, c’est peut-être la pire chose qui puisse arriver à un artiste. Mélanger les genres, tenter audacieusement des changements radicaux de style et de registre, avoir la prétention d’outrepasser certaines limites, c’est ce qui permet à l’artiste d’évoluer et de gagner en liberté de mouvement. C’est la voie qu’a choisi Alexandre Astier depuis la fin de Kaamelott : mettre un temps de côté sa série phare − et pour le commun des mortels, la seule œuvre qui l’ait fait connaître − pour se consacrer à autre chose. Ne pas fermer les portes en enchaînant directement au cinéma, s’ouvrir à d’autres horizons en se forgeant une réputation méritée, en acquérant une reconnaissance unanime, en perfectionnant sa technique autrement.

Plusieurs années après la fin de la série, et plus encore ces derniers jours avec la sortie de David et Madame Hansen, Alexandre Astier est en train de se constituer une réelle réputation d’artiste reconnu. L’Académie Française salue sa pièce de théâtre, son premier film met en scène Isabelle Adjani et les critiques positives abondent. En s’extirpant du cliché d’humoriste qu’il doit − bien malgré lui − à la facette humoristique de Kaamelott, Alexandre Astier augmente sensiblement les chances de sortir un jour le premier film Kaamelott. En montrant clairement ses capacités à faire autre chose que des sketches de 3 minutes dans des décors en plastique, il maximise les chances d’obtenir des moyens conséquents pour réaliser une suite de qualité à sa série. L’attente qui parait aberrante à certains se justifie très bien dès lors que l’on sort du point de vue du fan pour aborder une vision plus pragmatique de la situation. Sortir un film rapidement après la fin de la série aurait probablement été la pire chose à faire, et le meilleur moyen de tuer dans l’œuf toute possibilité de rattrapage. Et accessoirement, toute possibilité de suite dans un autre domaine ; quel producteur donnerait une seconde chance à un réalisateur inconnu dont le premier film, directement tiré de sa seule création connue, a été un échec ?

Quels risques, après tout ?

Dans les deux cas, sortie rapide ou sortie tardive, il y aura une perte d’une partie du public. Elle est négligeable car tout simplement inévitable. Les fans iront voir le film, qu’il vienne 6 mois ou 6 ans après la série. Mais on ne peut pas chiffrer la proportion du public qui n’ira pas voir un film tardivement parce qu’elle est « passée à autre chose » comme on lit souvent, pas plus qu’on ne peut chiffrer la part qui ira voir le film sans avoir vu la série. Or c’est précisément cette part du public qui est visée.

Un film qui nécessite d’avoir vu six saisons télévisées pour le comprendre est absolument inenvisageable ; l’enjeu est justement de convaincre le public qui ne connait pas ou peu Kaamelott de se déplacer. Et pour cela, il faut les atouts décrits plus haut : un réalisateur reconnu pour sa qualité et non une seule œuvre vaguement connue, et à qui on accorde des moyens conséquents. Si Alain Chabat avait du tourner Mission Cléopâtre avec un budget de 10 millions au lieux des 50 qu’il a obtenu, on peut deviner le résultat… Imaginez un film de l’ambition de Kaamelott ! On citera également le classique du Seigneur des Anneaux, succès mondial qui ne doit son succès qu’à sa production pharaonique, pas à l’œuvre de Tolkien.

Le choix est simple, il l’a toujours été : jeter en pâture aux fans un film de piètre qualité et plomber une carrière en y accrochant un véritable boulet en cas d’échec, ou prendre le parti de faire languir les fans jusqu’à être en mesure de leur montrer un résultat à la hauteur des attentes de tous. La seconde solution semble la meilleure, et c’est celle qu’a choisi Alexandre Astier, au grand dam de notre patience. Mais au fond, qui doute qu’il ait eu raison ?

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36 réponse à “Édito septobre 2012 − La patience nécessaire

  1. Kear dit :

    « On citera également le classique du Seigneur des Anneaux, succès mondial qui ne doit son succès qu’à sa production pharaonique, pas à l’œuvre de Tolkien. »

    Faut pas déconner non plus…

    1. Askelon dit :

      Voir les réponses plus bas : l’œuvre de Tolkien est géniale, tout le monde est d’accord là-dessus ; mais attribuer le succès des films à l’histoire et pas à la production, faut pas déconner non plus ;) Ou alors faudra me prouver que la même histoire filmée avec trois bouts de ficelles aurait eu le même succès, ce dont je doute fortement ;)

    2. Desyos dit :

      J’suis désolé, mais quand le livre est sorti, il a eu beaucoup de succès durant au moins une dizaine d’année, il a été repris dans plusieurs films et on se sert du même style d’écriture depuis presque 50 ans grâce à Tolkien, alors le film est peut être bien, génial, brillant (ce qui est le cas) mais le livre est encore dix fois mieux. D’ailleurs il est dans les dix livres les plus lus au monde dans les 50 dernières années, j’pense pas que c’est le cas du film.

    3. Suprasl dit :

      Tout à fait d’accord! le livre de Tolkien n’est que le 2nd livre le plus vendu de l’histoire derrière la Bible… si ça n’a pas fait parti de son succes… au contraire, c’est parce que le projet était à la hauteur de livre que ça à marché!
      Et pour le temps pour faire un film, 2 ans c’est trop long! à la limite un Transformer avec des milliers de séquence numériques à travailler je veux bien, mais pour reprendre le seigneur des anneaux, il a fallu 1 an pour tourner les deux tours et le retour du roi!!
      Un film comme Kaamelott doit se tourner en 6-8 mois max, avec 2-3 mois de post production! le film peut tout à fait sortir en salle 1 an après le tournage!
      Et comme pour le seigneur des anneaux, le plus pratique niveau budget, serait de tourner plussieurs film en même temps! (pas besoin de re prévoir la dispo des acteurs, de ré-embaucher toute l’équipe, bref de refaire tout 2 fois!)

      1. Askelon dit :

        Je maintiens que non, le succès des films n’a que très peu à voir avec les livres. Tourner un remake de la vie de Jésus chez soi avec une crèche, la caméra de papy et mon chien déguisé en âne ne fera pas un chef-d’œuvre simplement parce que le bouquin est super célèbre. Que les livres de Tolkien soient géniaux, qu’ils se vendent à mort, tout le monde le sait et au final on s’en fout, ce n’est pas le propos. Les films de LOTR ont fait un carton plein parce qu’ils ont de la gueule, qu’ils ont eu les moyens de faire quelque chose d’énorme et d’amener les gens à s’intéresser ; on peut toujours rêver et se dire les gens sont allés massivement voir les films parce qu’ils ont lu et adoré les bouquins, mais ça n’en fera pas une vérité pour autant. La part des gens ayant lu les livres dans le total des entrées est à mon avis bien loin de constituer la majorité. Parmi les gens que je connais on frôle à peine le cinquième, et encore. Sans compter que dans cette logique, le succès qui se prépare pour The Hobbit sera aussi du au succès retentissant du livre… Sauf que ledit livre est largement moins connu que le Seigneur des Anneaux

        Concernant les deux ans pour tourner le film, c’est Alexandre Astier qui le dit, et j’aurais tendance à être plutôt d’accord avec lui. Cela prend du temps de faire un film, tu évoques des films comme le Seigneur des Anneaux qui ont des équipes techniques qui frôlent le millier de personnes, jamais on ne verra ça en France ; 6-8 mois de tournage c’est le strict minimum, quant à la post-prod en 3 mois c’est à peine ce qu’a nécessité David et Madame Hansen… Là on parle quand même d’un travail autrement plus complexe, qui prendra à moins avis largement deux années de travail.

      2. Boucot dit :

        « Un film comme Kaamelott doit se tourner en 6-8 mois max, avec 2-3 mois de post production! le film peut tout à fait sortir en salle 1 an après le tournage! »

        Je viens de commencer des études de cinéma et on nous a clairement dit que pour un temps X de tournage, la post-production nécessitait 2 fois X. Donc mettons que le tournage prenne 6 mois, il faudra un an de post-prod. En comptant l’écriture définitive et le reste, 2 ans me paraît un timing cohérent.

  2. KidAmnesiac dit :

    Tout ceci est vrai dans l’éventualité où les 3 films se feraient les uns à la suite des autres. Toutefois, si AA a décidé d’ors et déjà de faire 3 films et qu’il trouve une production aux reins solides, pourquoi ne pas imaginer qu’il fasse justement la même chose que Peter Jackson et tourne les 3 films en même temps? Celà baisserait un peu le budget de chaque film (économies d’échelle tout ça tout ça) et permettrait des sorties de films plus rapprochées (1 an environ le temps de monter, faire le son, choisir une date de sortie pertinente, etc.) et de garder la même énergie, sans décalage dans le ton, le jeu ou les décors…

  3. Alba Popolare dit :

    Serte Alexandre Astier a probablement raison en voulant offrir à ses partisans le meilleur de son oeuvre, attention toutes fois, car à vouloir faire trop bien on finit par tuer toute spontanéité. C’est une notion que j’ai du mal à expliquer comme ça par écrit, mais en bref Kaamelott c’est naïf, c’est facile à comprendre, c’est bien raconté et surtout c’est marrant ! L’on se souvient tous de la mélancolie et de la petite déprime dans laquelle est tombé Alexandre Astier lors des deux dernières saisons. Maintenant il y a les fans de Kaamelott et Les fans d’Alexandre Astier qui comme moi meurt d’impatience de voir le film « David & Mme Hansen » que je m’empresserai d’aller voir le 5 septembre (ben oui je suis belge) et qui furent ravit de le voir apparaître dans lol ou encore au festival du rire de Montreux ! Sacré Alexandre, tu nous fais languir, mais on ne t’en veut pas, cela va permettre de revoir pour la 28éme fois l’intégral de la série et toujours avec le même enthousiasme ! Merci pour cet Edito bien rédigé ;-)

  4. vince dit :

    « On citera également le classique du Seigneur des Anneaux, succès mondial qui ne doit son succès qu’à sa production pharaonique, pas à l’œuvre de Tolkien. » Alors là c’est la meilleure ! sans l’oeuvre de Tolkien, le seigneur des anneaux n’aurait jamais vu le jour et Peter Jackson n’aurai pas connu une telle popularité ! C’est bel et bien l’histoire et l’environnement de la Terre du milieu, dans lesquels prend place le film, qui a permis le succès de celui-ci.

    1. macmac dit :

      Je pense que ce que voulait dire Askelon, c’est que le public s’en contrebalance des livres de J.R.R.T.. Si P. Jackson avait fait un film avec une histoire différente mais avec la même « production pharaonique », le succès aurait été le même auprès du public.

      1. Askelon dit :

        Sans aller jusque là, disons qu’affirmer que le succès des films est totalement lié aux bouquins me parait extrêmement présomptueux. D’abord parce que c’est une adaptation, pas une transcription fidèle, et d’autre part − on est d’accord − parce que cela revient à affirmer que peu importe les moyens, seule l’histoire compte, ce qui est à mon avis totalement faux.

    2. Askelon dit :

      @vince : ben non. Dire ça revient à affirmer que la même histoire avec un budget divisé par 10 ou 100 aurait eu autant de succès, ce qui est aberrant. Ça n’enlève rien à la qualité de l’œuvre originale, mais c’est à mon avis se fourvoyer que de lui accorder tout le mérite, loin de là.

      Une histoire, tout aussi géniale qu’elle soit − comme l’œuvre de Tolkien − ne rencontre le succès dans les salles que si la production est là pour ça. Si Jackson avait tourné sa trilogie avec un budget de 10 millions d’euros par film, des épées en plastique et des décors en carton, je doute qu’il aurait fait autant d’entrée… À noter que ça marche avec beaucoup d’autres films, pas uniquement le SdA.

  5. Guistrom dit :

    « Les critiques positives abondent. »
    Si j’ai pour ma part beaucoup aimé le film, c’est totalement exagéré de dire cela. La presse ne partage que très peu cet avis là, et les entrées témoignent bien qu’il peine a trouver son public.

    1. Askelon dit :

      Positives au sens large. Par « positives » j’englobe les critiques mitigées et les bonnes critiques, en ce sens que pour un premier film, pas mal de critiques et de spectateur accordent un bon point à Astier ; ce n’est pas un chef-d’œuvre, ni même un excellent film, il y a des erreurs, des maladresses, mais ce n’est pas une daube sans nom que tout le monde rejette. À mon avis c’est positif : Astier ne débute pas au cinéma sur un échec cuisant :)

  6. Boucot dit :

    Je pense qu’Askelon s’est mal exprimé à propos du Seigneur des Anneaux. Evidemment que les films sont ce qu’ils sont grâce au travail de Tolkien. Ce qu’il a voulu dire, c’est que la grande partie des spectateurs sont allés voir des films épiques, de médiéval-fantasy ultra bien produits/réalisés/scénarisés avec des excellents acteurs plus que l’adaptation des romans de Tolkien.

  7. Westminster dit :

    Je le réécris alors, j’ai du faire une erreur de validation. Je disais que c’était un édito très intéressant, mais qu’il faut toujours prendre du recul quand tu écris des phrases qui parlent directement d’Alexandre Astier. On n’est pas à sa place, donc même si tes déductions sont très probables, on ne peut jamais être sûr à 100% que c’est exactement comme tu le décris qu’il voit les choses dans son travail.

    Sinon, bravo, c’est une très bonne idée !

    1. Askelon dit :

      Évidemment, c’est mon point de vue de l’histoire et pas une vérité générale ; je laisse au soin des lecteurs de prendre le recul nécessaire :)

  8. Blacksad dit :

    Miam miam!! un forum sur kaamelott actif, un édito tous les mois ou deux mois, aussi bien rédigés: je sens que je vais aimer de plus en plus ce site!!
    très bonne analyse dans l’ensemble, tu résumes les nombreuses interviews d’AA et surtout le fait qu’AA voulait absolument faire un film avant de faire un film kaamelott.
    petit bémol sur la référence au Seigneur des Anneaux, qui va faire couler beaucoup d’encre dans les commentaires, certes la production monumental à bien aidé mais la tournure de la phrase « qu’à sa production » sous-entend que tout le background fantasy créé par Tolkien est inutile. enfin bon, ce n’est pas le centre du débat.
    Ok pour 2009-2010, ok pour 2011-2012. Mais en tant que fan impatient, pourquoi pas 2013-2014? (Tu passes directement à 2014-2015). Et là comme tu le soulignes, je dirais: accumulation de projets diverses et variés qu’il n’avait peut être pas anticipé (pas autant je veux dire): rallongement de sa tournée Que ma joie demeure, une éventuelle série sur canal… Ou alors il l’avait sciemment anticipé…
    Bref, il sent que ça trépigne dans tous les sens, hop, pourquoi pas une spéciale sur M6? Long format et en prime time, s’il vous plait! Ce que je me demande c’est: est-ce qu’il ne fait pas ça parce qu’il sent qu’il a trop retardé le lancement du tournage et faire patienter les fans? Quid de l’histoire? elle avancera, où elle se fera sur le ton populaire des premiers livre pour rassembler et créer de l’émulation sur le premier film où tous les regards seront braqués sur le nombre d’entrée pour savoir si le 2e peut être lancé? Comment le scénario se placera par rapport à Kaamelott Résistance? S’il veut caser des événements importants pour alléger le scénario du 1er film ça serait contre-producteur envers le public qui n’a jamais vu de Kaamelott… A mon avis: spéciale rimera un peu avec commerciale j’en ai bien peur (mais je prends quand même hein^^)
    à la question fera-t-il les 3 films d’affilé? je ne pense pas, jusqu’à présent il a toujours dit que si le 1er film était un échec, les 2 autres verraient très difficilement le jour. Bon autant de questions auquel il faut laisser du temps (encore!) pour avoir la réponse…

  9. Mogriave dit :

    Bonjour et merci pour ce long édito résumant assez bien la problématique.
    Fan de la série de puis 2004 et fervant défenseur des livres I et II que je trouvent bien maltraités par leur géniteur et les fans en règle général (« Formzt contraignant qui n’était là que pour lancer la machine et répondre au cahier des charges d’M6 » etc.) je n’adhère pas forcément aux « décors en plastique »…mais c’est un autre débat!
    En vous lisant, je me sens extrèmement déprimé;je m’explique:
    A Alexandre Astier semblent s’imposer un choix cornélien:
    -Soit continuer le travail très intègre q’il a fait jusqu’alors et,de fait, contenter ses fans sans soucis de « remettre les autres à niveau », mais dans ce cas là, prendre le risque de ne pas rameuter les producteurs.
    -Soit proposer un scenar pour ses films plus « consensuel »,plaisant au néophytes de la série et donc aux argentiers,et dans ce cas là,les fans risquent d’être déçus…

    Je vois mal, dans cette situation, comment le « produit final » pourrait nous satisfaire…
    L’exemple des épisodes 1,2 et 3 de Star wars pourrait d’ailleurs me servir d’exemple…
    Ma conclusion perso,c’est:
    Soit NOUS (les fans) finançons le projet,soit ce sera de la m. malgré tout le respect que j’ai pour A.A.
    Oui, je suis un peu devenu incroyant,à force!

  10. Sylvie Montreuil dit :

    Dans la vie, il faut rechercher le bonheur. Si Alexandre Astier avait le goût de faire autre chose que Kaamelott pendant quelques années, il a pris une excellente décision. Mon seul recours, comme adepte, est de lui signifier que oui, je serai dans la salle à la sortie de son film, ou devant le petit écran s’il retournait à cette formule (pourquoi pas ?). Je n’hésiterais pas, comme bien d’autres, à contribuer volontairement à hauteur du prix d’un billet de cinéma, à tout fonds permettant de lui faciliter le saut dans l’arène cinématographique. Votre éditorial est intéressant et ravive l’espoir ! La série Kaamelott était vraiment agréable ! Elle fait partie des bons moments de la vie.

  11. Vince dit :

    Le budget ne dit rien de la qualité du scénario. AA est assez intelligent pour pouvoir faire un bon film avec 15 millions d’euros, ce qui représente plus de 100 millions de francs, je le rappelle.

    1. Askelon dit :

      En effet. Regarde Avatar : pas de scénario, 400 millions d’euros de budget, 300 millions d’entrées. 2012, scénarion qui tient sur un post-it, budget de 200 millions d’euros, 800 millions de dollars au box-office. CQFD :)

    2. Boucot dit :

      A priori le budget des films Kaamelott devrait être assez important. J’avais lu qu’en terme de production (coût de tournage/jour) ce serait équivalent à Astérix aux Jeux Olympiques qui est le film le plus cher à avoir été produit en France. Le budget de Kaamelott restant inférieur car les cachets pour les acteurs sera évidemment inférieur.

  12. Carad'Oc dit :

    Je crois qu’il ne faut pas autant se prendre la tête avec des hypothèses et tout le barda, même si je comprends l’envie de fan de discutailler sur le sujet. J’ai toujours entendu AA dire que le 1er film se fera de façon certaine, et que pour lui Kaamelott est une sorte de saga façon Star wars (j’ai dit façon Star Wars) qui a son propre univers et qui est exploité sur plusieurs supports (tv, ciné, BD, livres etc..). Mais ceci se fera forcément sur plusieurs années, et je préfère 1000000 fois qu’AA prenne son temps pour construire un beau truc plutôt que de sortir un film bâclé en cédant au marketing sous prétexte que les spectateurs fuiront avec le temps, ce dont je doute fort.
    En résumé, ça viendra quand ça viendra, car ça viendra: c’est pas moi qui le dit, c’est le Roi Arthur.

  13. Fred dit :

    Là je suis assez halluciné par cet édito.

    Pour l’hypothèse 1 et 2, Alexandre Astier a déclaré tout simplement qu’il ne voulait pas que Kaamelott soit son premier film cinéma. A partir de là, les délais s’allongent mécaniquement comme c’est bien expliqué. Mais toute cette digression sur le budget c’est du coupage de cheveux en 4, sauf ton respect, pour justifier à posteriori ce qui s’est passé et ce n’est pas notre problème.

    L’analogie avec Phillibert m’échappe un peu. Il se trouve que je fais des (apparemment rares) spectateurs à l’avoir vu au ciné. Le film est sympa mais sans plus, ce qui semble être un avis plutôt répandu (http://www.allocine.fr/film/fichefilm-145489/critiques/spectateurs/recentes/). Il a bénéficié d’une promo qui m’a semblé plus que correcte, et les scénaristes sont connus. A nouveau, je trouve que tu brodes pour arriver à la conclusion qui t’intéresse.

    J’ai du mal à imaginer qu’Alexandre Astier est en train de construire une stratégie complexe pour amener sa réputation au point qui lui permette d’avoir le budget que tu imagines. Je pense, compte tenu de sa franchise habituelle en interviews, que cela aurait transpiré d’une manière ou d’une autre (comme Simon Astier avec Hero Corp dans un autre genre). Je crois qu’il fait tout simplement ce qui lui fait envie. Sa manière de faire évoluer les livres de Kaamelott entre le 1 et le 5 est révélatrice de ça. Il est intègre avec sa démarche, on le suit ou on le suit pas. Mais là, je te concède que c’est un avis très personnel ;)

    Maintenant, la comparaison avec Mission Cléôpatre et le Seigneur des Anneaux, voire Astérix 3. Avant toute chose, il ne faut pas oublier que, plus que le budget du film, c’est le marketing qui va donner une bonne part d’entrée de base. Asterix et les JO me semble être très largement considéré comme un film pas terrible, mais un nombre incroyable de gens y est allé à cause du matraquage publicitaire. Même si le bouche à oreille était mauvais.

    Le Seigneur des Anneaux demandait un budget colossal pour que l’histoire choisie ressemble à quelque chose. Ce n’est pas pour rien que le livre était réputé impossible à transcrire ! Outre ça, le film en lui-même est très bon (adaptation du scénario pour un rythme « moderne », choix des acteurs, tout…). Dissocier l’histoire du budget…je n’adhère pas. Un film à effets spectaculaires comme Avatar ne se base pas sur l’histoire. Mais ça on le sait depuis le début. Cela ne signifie pas que c’est pareil pour tous les films.

    En conclusion, je reste sur l’idée que Kaamelott sortira tout simplement quand son papa sera prêt. Pas quand le budget sera là, quand la réputation sera atteinte ou autre. Tout bêtement :)

    Et quand même, je critique, je critique mais j’aime bien le site et je te rejoins sur le fait que David & Madame Hansen me semble avoir des retours globalement positifs (http://www.allocine.fr/film/fichefilm-192291/critiques/spectateurs/recentes/ à nouveau). Imparfait certes, mais un beau film j’ai trouvé. Alors que le genre me laisse habituellement de marbre.

    Bon, repos. A toi de critiquer maintenant :)

    1. Askelon dit :

      Merci pour cette longue réponse ! Reprenons donc point par point :)

      Pour l’hypothèse 1 et 2, Alexandre Astier a déclaré tout simplement qu’il ne voulait pas que Kaamelott soit son premier film cinéma. A partir de là, les délais s’allongent mécaniquement comme c’est bien expliqué. Mais toute cette digression sur le budget c’est du coupage de cheveux en 4, sauf ton respect, pour justifier à posteriori ce qui s’est passé et ce n’est pas notre problème.

      En effet Astier a expliqué ne pas vouloir arriver directement au cinéma avec Kaamelott ; j’ai précisément choisi d’ignorer ses justifications pour répondre, arguments à l’appui, aux réactions qu’on voit très souvent parmi les fans comme quoi Astier a fait n’importe quoi et aurait du sortir le film tout de suite après la série pour ne pas faire un bide. Le but ici était de démontrer, si possible, que c’est justement en sortant le film tout de suite qu’il aurait très probablement fait un bide :) Un commentaire récent sur la page du Livre VII est un bon exemple et m’a servi de point de départ ; partant de l’hypothèse qu’il a raison, j’ai essayé d’imaginer ce qu’il se serait passé si le premier film était sorti rapidement, et d’envisager les conséquences, tant pour Kaamelott que pour Astier. Et peu importe par où on prend le sujet, je pense qu’on retombe toujours sur le risque d’une faiblesse de moyens qui caractérise un manque de confiance et de crédibilité. Le manque de confiance plomberait Kaamelott, et cet échec serait un très mauvais début de carrière au cinéma pour Alexandre Astier, ce qui justifie parfaitement son souhait d’arriver dans ce milieu avec autre chose que Kaamelott.

      L’analogie avec Phillibert m’échappe un peu. Il se trouve que je fais des (apparemment rares) spectateurs à l’avoir vu au ciné. Le film est sympa mais sans plus, ce qui semble être un avis plutôt répandu (http://www.allocine.fr/film/fichefilm-145489/critiques/spectateurs/recentes/). Il a bénéficié d’une promo qui m’a semblé plus que correcte, et les scénaristes sont connus. A nouveau, je trouve que tu brodes pour arriver à la conclusion qui t’intéresse.

      Je trouve les deux films très similaires : ambitieux, réussis (oui oui, le film Kaamelott sera réussi :)), servis par un bon casting et une bonne équipe. Mais Philibert est l’exemple qu’un bon film ne fait pas nécessairement un carton s’il n’est pas bien amené. Sylvain Fusée était inconnu du grand public, et les scénaristes n’ont servi qu’à coller l’étiquette « Par les scénaristes d’OSS 117 et Brice de Nice ! » sur les affiches promo, donnant au passage une attente totalement biaisée du film. Les critiques sont assez équivoques, d’ailleurs, beaucoup de gens semblaient attendre une comédie, un film drôle, et ont trouvé que les acteurs surjouaient. Apparemment peu de gens ont compris que c’était volontaire et nécessaire… Cette analogie avait pour but de faire un peu reprendre pied sur terre à certains qui semblent s’attendre à déferlement du public dans les salles pour Kaamelott ; Philibert démontre qu’un film avec un budget suffisant, des scénaristes connus, un réalisateur anonyme, un casting correct et une promo décente peut parfaitement faire un four s’il ne touche pas son public. On sait tous qu’un film comme Kaamelott aura du succès auprès des fans, le défi est de toucher d’autres gens, et là il va falloir autre chose que le génie d’Astier que seuls les fans connaissent :) Et ça passe, à mon avis, par une sortie tardive et une carrière un minimum amorcée pour Astier. Mais ça reste une interprétation, je le concède ;)

      J’ai du mal à imaginer qu’Alexandre Astier est en train de construire une stratégie complexe pour amener sa réputation au point qui lui permette d’avoir le budget que tu imagines. Je pense, compte tenu de sa franchise habituelle en interviews, que cela aurait transpiré d’une manière ou d’une autre (comme Simon Astier avec Hero Corp dans un autre genre). Je crois qu’il fait tout simplement ce qui lui fait envie. Sa manière de faire évoluer les livres de Kaamelott entre le 1 et le 5 est révélatrice de ça. Il est intègre avec sa démarche, on le suit ou on le suit pas. Mais là, je te concède que c’est un avis très personnel ;)

      Je n’y vois pas de stratégie non plus, à mon avis c’est une simple question de bon sens et je suppose qu’il a toujours vu les choses comme ça. En tout cas ça me semblerait logique :) Je crois d’ailleurs que ses affirmations de vouloir débuter au cinéma par autre chose que Kaamelott étaient justement justifiées par sa crainte de se voir catalogué comme de Funès, réalisateur comique et c’est tout, ce qui lui ôterait toute possibilité de faire autre chose sérieusement par la suite. Ça remonte à quelques années, 2008 peut-être, mais il me semble qu’il avait expliqué lors d’une interview qu’il voulait faire autre chose avant pour ne pas s’enfermer dans Kaamelott ; c’est son œuvre principale pour le moment, mais il a plein d’autres choses dans les cartons et ne veut pas se fermer des portes s’il peut l’éviter. Je n’ai jamais retrouvé cette interview, peut-être pas diffusée intégralement sur le net… Si quelqu’un voit de quoi je parle, merci de faire signe !

      Maintenant, la comparaison avec Mission Cléôpatre et le Seigneur des Anneaux, voire Astérix 3. Avant toute chose, il ne faut pas oublier que, plus que le budget du film, c’est le marketing qui va donner une bonne part d’entrée de base. Asterix et les JO me semble être très largement considéré comme un film pas terrible, mais un nombre incroyable de gens y est allé à cause du matraquage publicitaire. Même si le bouche à oreille était mauvais.

      Bonnet blanc et blanc bonnet ; budget de production ou budget marketing, c’est la même chose, c’est directement lié à la notoriété : personne n’ira lâcher des millions d’euros à un réalisateur connu seulement pour une série marrante sur la sixième chaîne ;) Si Chabat c’était pointé pour Mission Cléopâtre avec seulement une ou deux expériences à la télé, je doute qu’il aurait obtenu les moyens qu’on lui a confié, idem pour Frédéric Forestier, Peter Jackson et plus généralement tous les réalisateurs de films à gros budgets. Les illustres inconnus à qui on ose filer un énorme paquet de pognon sans savoir ce qu’ils vont en faire sont relativement peu nombreux ;)

      Le Seigneur des Anneaux demandait un budget colossal pour que l’histoire choisie ressemble à quelque chose. Ce n’est pas pour rien que le livre était réputé impossible à transcrire ! Outre ça, le film en lui-même est très bon (adaptation du scénario pour un rythme « moderne », choix des acteurs, tout…). Dissocier l’histoire du budget… Je n’adhère pas. Un film à effets spectaculaires comme Avatar ne se base pas sur l’histoire. Mais ça on le sait depuis le début. Cela ne signifie pas que c’est pareil pour tous les films.

      Ce n’est pas nécessairement vrai pour tous les films, en effet. Mais là encore, l’idée était de montrer qu’un film quel qu’il soit, même avec une histoire excellente, ne touchera pas les foules s’il n’y a pas les moyens pour le faire. Le point de vue qui revient souvent et que je cherchais ici à tacler est que si le premier film était sorti en 2010, ça aurait grave marché, et alors qu’en 2015 tout le monde aura oublié et seuls les vrais hardcore iront dans les salles ; or c’est à mon avis un raisonnement complètement à côté de la plaque puisque le film devra viser justement les non-fans, les gens qui n’iront pas d’eux-mêmes se jeter sur les billets… Et pour qu’ils soient tentés, il faudra des moyens importants. Le Seigneur des Anneaux n’auraient pas fait autant d’entrées si Jackson avait du tourner dans les décors de Philibert faute de budget : seuls les fans hardcore des livres se seraient déplacés, et encore :P

      En conclusion, je reste sur l’idée que Kaamelott sortira tout simplement quand son papa sera prêt. Pas quand le budget sera là, quand la réputation sera atteinte ou autre. Tout bêtement :)

      Je prétends pas autre chose, mais l’article semble avoir donné l’impression que je dissocie les trois, ce qui n’est absolument pas le cas. Mais dire que le film sortir quand Alexandre Astier sera prêt donne l’impression que tout ne dépend que de sa volonté, et que s’il n’a pas voulu sortir le premier film dès 2009-2010 c’est une erreur parce que [insérer une raison quelconque]. C’est exactement ce que j’ai voulu démonter ici : c’est bien plus compliqué que ça :) Si Astier n’est pas prêt, le film fera un bide. S’il est prêt mais que personne ne le connait, on ne lui donnera pas les moyens de faire ce qu’il veut et le film fera un bide.

      En conclusion, le but de cet édito n’était pas de justifier a posteriori les choix d’Astier, ça c’est son problème. C’est simplement une réponse générale à l’affirmation péremptoire que je lis très (trop ?) souvent et qui consiste à mettre sur le compte de l’attente un futur et hypothétique échec du film. Kaamelott au cinéma sera peut-être un échec, oui, ou peut-être pas ; mais affirmer que c’est à cause de la trop grande attente avant la sortie dans les salles, c’est oublier toutes les contraintes du domaine, que j’ai tenté de rappeler ici :)

      1. Neivalf dit :

        Salut à tous !

        « En conclusion, je reste sur l’idée que Kaamelott sortira tout simplement quand son papa sera prêt. Pas quand le budget sera là, quand la réputation sera atteinte ou autre. Tout bêtement :) »

        Il a très bien expliqué sur Twitter les raisons du retard… Et il a fait la page de garde du scénario. Donc, le plus dur est fait. Il semblerait qu’il comptait se mettre à l’écriture dans les environs d’à peu près maintenant.

        Ne soyons pas trop pressés, l’univers de K mérite qu’on prenne le temps.

        1. Arty dit :

          La question est peut être, combien y a t il de fan de kaamelott? Combien sont prêt à financer le film? Combien sont-il prêt à mettre. Après tout, si on est 200.000 à investir 100€ ça fait nos 20millions…
          Non?

  14. Greg Armatory dit :

    Salut à tous,

    perso j’ai trouvé un moyen de patienter, je me suis lancé dans une série inédite mêlant les personnages de Kaamelott à l’univers du jeu vidéo Skyrim si cela vous intéresse :
    http://dartetdamour.hautetfort.com/archive/2010/01/01/categorie-fanfics.html

  15. oups dit :

    Il a du en falloir du temps pour écrire un édito pareil. La vrai question serait de savoir qu’elle est l’intérêt de coucher sur papier ce que tout le monde sait déjà ? Qui plus est pour faire des métaphores de mauvais goût, des comparaisons absurdes et des affirmations débiles…

    Monsieur, arrêtez vous la !

    « On citera également le classique du Seigneur des Anneaux, succès mondial qui ne doit son succès qu’à sa production pharaonique, pas à l’œuvre de Tolkien. »

    « qu' » les mots ont de l’importance ! Apprenez à vous en servir !

    1. Askelon dit :

      Merci Guigui, j’aime beaucoup ce que vous faites aussi !

      (à part « la vraie question » et « quel est l’intérêt », j’entends, mais personne n’est parfait !)

      Bisous !

  16. tmlaure dit :

    Cela va sans dire, mais ça va mieux en le disant!
    Merci pour cet édito très intéressant, et apporte aux novices du 7eme art, un rationnel à notre attente.
    J’apprécie bcp ce que vous faites.
    Merci

  17. Florian dit :

    Aujourd’hui mon frère qui travail dans un restaurant lyonnais, a eu le droit à la venue de toute l’équipe de Kaamelott, je pense donc que c’est un bon présage pour le démarrage du tournage

  18. Westminster dit :

    septobre ? Je ne connaissais pas ce mois… ;)

  19. Celes dit :

    Peu importe le durée du tournage, je crois qu’on est nombreux à attendre avec impatience et frustration aussi, il faut bien le dire. Cela va bientôt faire dix ans que l’histoire a commencé et cela fait presque la moitié qu’on attend….alors du nerf, Monsieur Astier, il n’est pas question de fzire plaisir à ses fans ou quoi que ce soit ici, mais simplement de tenir parole avant que le délai de prescription ne soit atteint….mea culpa.

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