Alexandre Astier au micro
Le 11 novembre, à l’occasion de la célébration de l’armistice, France 2 diffusera à 20 h 50 un documentaire, entièrement conçu à partir d’images d’archives colorisées et sonorisées, retraçant les quatre années de la première guerre mondiale à travers le regard et les réflexions d’un soldat français. Et c’est Alexandre Astier qui commentera ce documentaire nommé « 14-18, le bruit et la fureur« .
Ces archives montrent comment les hommes envoyés au front acceptaient la perspective d’une mort ou d’une blessure quasi certaine sans connaître clairement les objectifs stratégiques. Parce qu’elle a plongé des armées entières dans un paroxysme inouï de souffrance, le terrible conflit de 14-18 a changé la nature même de la guerre. La dureté difficilement descriptible de la vie dans les tranchées conforte la sensation d’une page d’histoire épouvantable.
Une bande-annonce est dispo sur le site de France2 et quelques extraits accompagnés de comentaires sont consultables sur le blog « topolivres ».
Il fallait une voix pour charrier l’ensemble des tensions propres à la guerre de 1914-1918, la volatilité cauchemardesque des gaz autant que le souffle des obus. Il fallait une respiration apte à trouver son rythme dans l’enfer des canons de l’artillerie et le moelleux acide des chansons de poilus. Il fallait un tempérament propice à libérer le dynamisme prompt de ce jeune siècle où la vitesse se révélait. Capable aussi, dans le même temps, d’éprouver l’accent dérisoire de toute guerre d’un timbre incarné, métallique qui parfois se fragilise jusqu’à l’apnée. Alexandre Astier, le créateur de Kaamelott est porteur de cette voix-là. Son sens de l’ellipse, toujours articulé à un châssis narratif d’une logique implacable, est pédagogique. C’est paradoxal, mais c’est ainsi. C’est l’un des charmes d’une écriture dont Kaamelott ne figure, à mes yeux, que la première épure.
J’ai beaucoup regardé Kaamelott en me demandant par quel magnétisme Alexandre Astier fait passer la poésie au milieu des gags avec un charisme digne des productions du Groupe Octobre. C’est sans doute que la poésie, shakespearienne, n’est nullement esquivée par l’auteur. Bien au contraire. Elle est acceptée comme telle, dans toute sa sauvagerie. Entraînée par la force d’attraction de la voix d’Alexandre Astier, elle s’exprime parmi les dialogues qu’il place dans la bouche de ses personnages jusque dans l’orgue dramatique du personnage principal, l’auteur lui-même, vers lequel tous les autres timbres se diffusent. A sa manière, Kaamelott est un opéra, tout en ondes et en tensions (rires et pleurs, foule et solitude).
Alexandre Astier, auteur autant que comédien, place sa voix dans le théâtre d’ombres de 14-18, trouve ses formulations à lui et améliore le texte, en goûtant le débit, percevant son rythme intime, corrigeant ses imperfections, magistralement. Avant Kaamelott, Astier avait « tourné » dans un spectacle théâtral sur 14-18 basé sur les lettres de poilus, Nous crions Grâce. Nous l’ignorions.
Hyper classe. Si ça continue, il va remplacer André Dussolier et Pierre Arditi pour les voix off des documentaires animaliers…
ça vient juste passer aujourd’hui à la télévision belge RTBF
Bon choix… il ait des causes qui ne doivent pas mourir ou etre oubliees…
Par contre Ti’ pour qu’il remplace Dussolier et Arditi il va en falloir :)